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LES" EVEILLEURS  d' ESPERANCE"

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14 mars 2012

L'Enfant Intérieur

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2 mars 2012

La Maison du Berger

13 décembre 2010

Berger...11

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LE MAS BALTHAZAR

Dans les temps anciens, un berger menait ses bêtes en ce lieu ;

c’était une terre ondoyante d’herbes drues, de lavande, de serpolet,

faisant les délices du troupeau, presque le Paradis,

sur ces hauteurs qui frôlent le ciel du bout des doigts,

doucement arrondies comme un mamelon de demoiselle.

Il fit de ses mains un abri avec les pierres blondes pour ses bêtes et pour lui :

un parc, comme on le dit ici.

Les saisons ont passées, puis les années,

de ce fait à sa suite d’autres bergers sont venus,

ils ont pris la relève du premier au fil du temps.

Au pied d’un bouquet de figuiers une source cascadelle entre les pierres,

entassées par les uns et les autres, faisant de cet endroit une Arcadie.

Où il y a de l’eau, il y a de la Vie…

C’est toujours un miracle, la Terre généreuse abreuve ses enfants…

C’est toujours la même.

Au fur et à mesure des années, l’abri prend de l’ampleur ;

il grandit, est retapé de bric, de broc. ……

Un jour où les cigales chantent plus que d’habitude,

où le ciel touche la terre de sa joue bleue,

léger comme un voile de mariée, que le soleil rit de tout son éclat,

enfin, un jour arrive non pas un berger, mais deux ;

ils sont jumeaux, ne se sont jamais quittés et n’en ont pas l’intention.

Leurs noms fait le tour des collines : Gaspard et… Balthazar.

Aux plaisanteries sournoises on leur demandent où est Melchior ;

ils ne répondent pas…

Ils sont deux et non trois ; parfois, excédés, le soir, du doigt,

ils montrent aux entêtés trois étoiles qui scintillent.

Ce sont les Trois Rois ou Orion pour les savants.

Pour eux, ce groupe d’étoiles est l’Horloge du Berger…

S’ils sont deux, c’est que le troisième n’a pu venir…

On finit par leurs ficher une paix… Royale ;

ils sont braves, de fameux bergers,

leur chien, un corniaud aussi original qu’eux,

répond au nom de Bravo, rien de plus, rien de moins…

File le temps, les saisons se succèdent…

Balthazar épouse ZulmaZulma des Cigalières,

vaillante comme le soleil.

Peu à peu, l’abri déjà agrandi est organisé, bâti plus largement.

L’oliveraie est plantée…

Les années passent, aucun « pitchoun » ne vient jouer dans leur vie ;

Zulma console son homme en disant :

« Tu verras, Baltha, nous aurons cette joie, un jour ».

à suivre

18 septembre 2010

Berger...10

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Le petit déjeuner oublié refroidit, le feu chante…

Pensif, le Balthazar de bois contemple la joie de chacun, me semble-t-il…

Lilaë arrête de babiller, regarde Jan et l’interroge :

« Dis, chez toi, c’est Balthazar qui passe ? C’est pas l’Père Noël, j’suis sûre »…

Une lueur dorée s’allume dans les yeux de Balthazar, imperceptiblement,

le Chien de bois remue la queue…

C’est peut-être l’effet du reflet des flammes, mais comment se fait-il que

Melchior et Bill viennent se coucher auprès de lui

en posant une patte sur le pied de Balthazar ?……

La journée s’étire en rires, en tendresse partagée,

avec les chants que tous reprennent ensemble.

Une ballade sous le ciel léger, le soleil pâle irise la neige qui tient…, il fait froid !

Vers le soir, l’air devient de plus en plus piquant,

le vent furtif arrive en catimini coupant comme un rasoir…

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Ils retrouvent avec plaisir, le havre chaleureux parfumé

de cannelle, d’orange, de mimosa ;

sur la longue table, les « mendiants » attendent d’être croqués.

Pêle-mêle, Lilaë s’installe avec les chiens, les chats

au pied de Balthazar près de la cheminée… Ouf…

« Tu racontes encore Papé »,

fait Lilaë en caressant le bois blond du berger.

Bougies et caleils sont allumés.

Damien jette une brassée de bois dans l’âtre.

Chacun s’installe à son gré.

Le feu chante, la nuit frappe aux carreaux

de ses doigts bleus bagués d’argent.

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… Chut… Jan reprend…

à suivre...

23 août 2010

Berger...9

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Un pic-pic frappé aux vitres de leur chambre réveillent Jan et Damelys,

le rouge-gorge familier semble leur dire :

« Debout, paresseux, c’est Noël ».

A pas précautionneux, ils descendent dans la salle tiède ;

Jan fait sortir les chiens qui hument l’air froid avant de s’élancer

dans les jardins parés de cristaux et de nacre.

Bengalou, le chat, passe une patte paresseuse sur son museau,

s’étire et rejoint en deux bonds,

Melchior et Bill !Pendant ce temps,

Jan avec des gestes de magiciens, ranime le feu.

Quelques pignes de pin, une brassée de brindilles, çà pétille,

le feu chante étirant ses flammes en éclats de rire d’étincelles.

Damelys prépare le petit déjeuner ; une tasse tinte, une cuillère tombe,

en murmure,la musique déroule ses harmoniques.

Les uns et les autres arrivent alléchés

par l’odeur du pain grillé, celle du café, du thé, du chocolat,

unies dans le parfum des mandarines.

On s’étire de bien-être… mais Lilaë ?

Où est Lilaë. Il est impossible qu’elle dorme encore ?

On s’interroge du regard, le pain grillé s’impatiente en faisant triste mine.

« Trois Anges sont venus ce soir »… tourne le C.D.

Intrigués par le manège des chiens qui vont et viennent, puis se couchent

devant le dessous de l’escalier, Damien et Brice s’y dirigent

et font signe à la famille de les rejoindre.

Enroulée dans la vieille veste de Jan, Lilaë dort à poings fermés.

Florent monte le volume de la musique… « Vive le vent » …

L’enfant ouvre un œil interrogatif, s’étire.

« Ben, j’suis v’nue cette nuit, j’ai attendu, il n’est pas v’nu.

J’ai pleuré un peu. Melchior et Bill m’ont montré les coussins. Après, j’sais plus ».

Elle n’a pas vu le Berger de bois, ni les cadeaux comme ils sont placés.

Bill et Melchior mordillent les doigts menus,

prennent et tirent un pan de la liquette de nuit

et l’entraînent devant les surprises. Eberluée, elle regarde Balthazar…

« Wouah, qu’il est beau, c’est comme çà qu’il est » affirme-t-elle.

« Comment le sais-tu ? » demande Brice.

« Ben, je sais ».

« Tu ne le connais pas »persiste-t-il« Si, j’te dis que j’sais, c’est vrai ;

vraiment Brice, tu ne comprends rien ».

Devant la moue de ce dernier, elle hausse les épaules, se précipite

vers les cadeaux avec des cris de joie, des oh et des ah ! de bonheur.

Dubitatif, Brice la regarde. Décidément, elle l’intrigue !

à suivre...

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6 août 2010

Berger...8

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Le repas les attend ;

les braises rougeoyantes créent une demi-pénombre

où brillent doucement les cuivres,

les guirlandes, les boules du sapin ;

un verre étincelle dans la mouvance du feu ranimé par Jan.

Un parfum de fête flotte dans la grande cuisine,

s’insinue dans tout le Mas Balthazar ;

les caleils à l’extérieur sous le porche

brillent de leurs flammes légères ;

au clos des Avettes, Jan a planté un sapin,

chaque ruche a reçu un rameau d’olivier, gage de Paix.

Lilaë s’endort après avoir picoré près des uns et des autres,

étourdie de joie et d’attente, elle a eu le temps de murmurer :

« Demain, tu raconteras encore, papé ? ».

Jan a promis. Ils veillent tard.

Sans faire de bruit, cadeaux et friandises prennent place

au pied du sapin entre la crèche et la cheminée.

Avec précaution, Florent

déroule le papier brun qui enveloppe

une longue et large caisse, apportée dans la salle

par Brice et Damien.

Jusqu’à présent, elle était restée cachée dans la réserve.

L’ouvrant, ils dégagent des copeaux,

une magnifique statue de bois aussi haute qu’eux.

Avec patience et adresse,

les Anciens, les uns après les autres l’ont sculptée.

C’est un berger avec son chien.

Délicatement, Florent sort des copeaux un agneau finement ciselé,

le place sur les épaules du berger.

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Que de temps a-t-il fallu, de patience,

de savoir pour aboutir à cette harmonie !

« Voici Balthazar, le Maître du Mas.

Nous pensons que mon grand-père l’a terminé ;

il a dû accompagner mon père, moi, ensuite Florent,

Brice et c’est le tour de Lilaë » explique Jan.

Personne ne dit mot, trop admiratifs et émus.

Balthazar, le chien et l’agneau semblent

prendre vie dans la lueur dominante des flammes.

Dehors, la nuit est silence ; ouvrant la porte-fenêtre,

une pluie d’étoiles filantes les éblouis,

le sol moiré d’argent semble venir d’ailleurs.

Puis, ayant refermé,

les chiens revenus après leur sortie nocturne

tout ébouriffés de froid,

chacun se dit bonne nuit et regagne sa chambre.

Jan recouvre le feu moins vivace sous sa couette de cendre,

Melchior et Bill s’étalent devant la cheminée,

Belledejour et Bengalou se nichent au creux d’un fauteuil.

Jan caresse le berger de bois puis, ayant « mouché les chandelles »,

rejoint Damelys qui l’attend.

Debout devant la fenêtre de leur chambre dont les rideaux ne sont pas tirés.

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Enlacés, tous les deux contemplent

les étoiles dans leur écrin de velours ;

silencieusement, ils remercient. …

Le Mas Balthazar s’endort…

Seul un caleil veille de sa lueur tremblante

perché sur le coin de la cheminée !

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C’est la belle nuit  givrée d’or pâle!…

à suivre...

5 août 2010

Berger...7

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« Bon Diou, que c’est beau ! » diraient Zulma et Balthazar.

Après un dernier « adiousas », ils reprennent le chemin du Mas ;

en sortant, ils s’arrêtent émerveillés, le paysage est poudré de blanc ;

dans l’air pur, la neige semble de nacre avec des reflets de plumes de ramiers.

Les oliviers brillent tels des ballerines un soir d’opéra,

les cyprès sont devenus cierges de diamant ; le ciel est profond, velouté clouté d’or,

la lune levée depuis peu illumine, baigne ce spectacle de sa clarté sidérale.

« Oh ! les Anges ont perdu leurs plumes » dit doucement l’enfant ravie.

Il leur vient des goûts de miel, des parfums d’orange, c’est comme un rêve.

Ils leur semblent entendre dans l’air froid des sons assourdis de fifres et de tambourins.

Lilaë s’arrête en haut d’une butte, se tourne vers Brice, à qui elle donne la main,

lève sa frimousse vers le ciel qui semble embrasser la Terre et dit, désignant les étoiles :

« Regardes, ils sont tous là ».

Lui aussi contemple tant de beauté ; lâchant la main de son compagnon,

elle s’élance vers Jan qui s’accroupit près d’elle et,

tête contre tête, l’un près de l’autre, énumèrent :

« Le Chemin de Saint-Jacques, le Char des Ames, les Trois Bêtes,

Jean de Milan et… Belle Maguelonne », rajoute Jan.

« Dis, papé, Jean de Milan, c’est toi ? ». Il sourit, elle continue « La Pou.. la Pon..

la Poussinière, j’sais pas l’aut’ nom… ». « La Pléiade » souffle Jan.

« Et là, là, regarde Brice, elle est là ton Etoile…

l’Etoile du Berger » en désignant Vénus.

« Comment sais-tu tout çà ? ».

« J’sais pas, c’est comme çà » rit-elle ; et, s’adressant à Jan, elle lui chuchote à l’oreille :

« T’sais, j’suis sûre que tout à l’heure, j’ai vu l’Ane du Père Noël passer là-bas, près du ciel ».

Jan acquiesce, elle glisse sa main dans la sienne…

Melchior et Bill trottinent, contents de cette sortie nocturne.

En marchant, Damien commence à fredonner la Marche des Rois. Florent,

Gilles joignent leurs voix à la sienne,

les femmes unissent la fraîcheur des leurs et tous s’y mettent.

Brice tire un fifre de sa poche et les accompagne. Ravie, Lilaë bat des mains…

C’est ainsi que les Anges, toujours au balcon du ciel, voient défiler

une drôle de caravane et deux chiens gambadant.

Se penchant un peu trop, un angelot manque de perdre l’équilibre,

rattrapé de justesse du bout de l’aile par sa maman Angéline .

Grondé par son Pèrange, il suit des yeux avec envie

cette petite fille encapuchonnée qui se nomme Lilaë !

à suivre...

31 juillet 2010

Douce nuit des Mystères

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Jan se tait, l’heure a tourné,

ils vont se rendre à la messe de minuit dans l’église du village.

Il y a longtemps que le presbytère est désert.

Un prêtre du Prieuré Saint-Anselme va célébrer l’office.

Notre-Dame des Anges s’anime aux moments des fêtes carillonnées .

Nichée dans un méli-mélo d’arbustes et de rochers, c’est un vrai bijou.

Une source murmure près de l’autel dans une auge d’albâtre,

cette eau a la particularité d’être fraîche l’été et

chaude l’hiver, on ne sait pas pourquoi,

du moins le secret est bien gardé.

Chacun s’achemine dans la nuit bleue et froide.

Il fait très froid, si froid que les femmes du Mas Balthazar

se sont emmitouflées dans les mantes brunes des bergères d’antan.

Lilaë aussi en a revêtu le costume, accompagnée de Bill et Melchior,

elle se sent pousser des ailes.

Ils descendent à pied au village, le « fanal » aux doigts par goût de tradition.

L’air est parfumé de gel, de l’odeur âcre des houx.

En arrivant, la lumière dansante des cierges leur fait cligner des yeux

, l’encens monte en volutes et leur tourne un peu la tête.

Lilaë suivit des chiens (ils ont droit de citée comme les moutons)

rejoint la crèche vivante.

Sagement, Melchior et Bill se couche près d’elle.

Les voix chaudes des hommes et celles plus flûtées des femmes,

chantent l’office en belle langue provençale…

à suivre...

22 juillet 2010

Le Berger...6

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Pierre se fait vite au Mas et à ses habitants.

Ces derniers ont l’impression souvent de le connaître depuis toujours.

Il est vrai que ce dernier leurs témoigne respect et sympathie.

Toujours serviable, de bonne humeur, l’ouvrage ne lui fait pas peur.

Ils le surprennent parfois le soir la tête levée vers les étoiles

et ses yeux brillent étrangement ;

il a ce plus qui fait qu’il n’est pas tout à fait comme tout le monde.

Balthazar et Zulma savent de cœur sûr

que leur Berger est hors du commun

malgré ses longs silences.

Peu à peu, il s’apprivoise et c’est avec une joie sans mélange

qu’il part le matin en compagnie de Melchior

photo_101648_4555484_201004080500152avec chèvres et moutons, là-haut, vers l’alpage.

Ils les regardent s’éloigner, le chien côtoie les bêtes,

et tous les deux se prennent à admirer non seulement

le jeune homme mais aussi son compagnon. RIERRE_ET_MELCHIOTR2

Oh, ils en ont eu des chiens bien braves,

et le dernier

« Francoeur »est parti depuis longtemps

rejoindre Gaspard

garder les moutons blancs du Bon Dieu

sur champs d’Azur.

Zulma niche sa main brunie dans la grande main de son homme,

ils se regardent heureux.

La source cascadelle de plus belle, la lavande s’affole de parfum .

Les « Avettes » bourdonnent, butinent à pattes et trompes que veux-tu,

le miel sera meilleur cette année.

En bas, la cloche de l’église carillonne aux quatre coins du ciel .

Les pigeons roucoulent.

Ce soir, c’est la Saint Jean d’été, le feu montera haut et fort.

Là-haut, sous les étoiles, Pierre le Berger

contemplera Sirius le plus beau des Astres .

Au mas Balthazar, Zulma et son époux se prennent à rêver d’enfants,

de rires et de chansons ; en cette nuit magique, on peut tout espérer.

« Viens, Baltha, allons voir les étoiles,

peut-être que la Dame de Lumière nous exaucera,

la douce Mère est généreuse, tu sais ».

Tous les deux se tiennent par la main sous la voûte étoilée,

ils sont sûrs qu’un jour le Mas Balthazar retentira de rires d’enfants…

Pierre veille, Melchior à ses côtés…

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à suivre...

21 juillet 2010

Le Berger...5

LE MAS BALTHAZAR

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Dans les temps anciens, un berger menait ses bêtes en ce lieu ;

c’était une terre ondoyante d’herbes drues, de lavande, de serpolet,

faisant les délices du troupeau, presque le Paradis,

sur ces hauteurs qui frôlent le ciel du bout des doigts, doucement arrondies

comme un mamelon de demoiselle.

Il fit de ses mains un abri avec les pierres blondes pour ses bêtes et pour lui : 400_F_22109285_ANZ0bUxiAInAJBXU4Fgc3v4zyOVm9DjA

un parc, comme on le dit ici. Les saisons ont passées, puis les années,

de ce fait à sa suite d’autres bergers sont venus,

ils ont pris la relève du premier au fil du temps.

maison_lavandeAu pied d’un bouquet de figuiers une source cascadelle

entre les pierres, entassées par les uns et les autres,

faisant de cet endroit une Arcadie.

Où il y a de l’eau, il y a de la Vie…

C’est toujours un miracle, la Terre généreuse abreuve ses enfants…

C’est toujours la même.

Au fur et à mesure des années, l’abri prend de l’ampleur ;

il grandit, est retapé de bric, de broc. ……

Un jour où les cigales chantent plus que d’habitude,

où le ciel touche la terre de sa joue bleue,

léger comme un voile de mariée,

que le soleil rit de tout son éclat, enfin,

un jour arrive non pas un berger, mais deux ; i

ls sont jumeaux, ne se sont jamais quittés et n’en ont pas l’intention.

Leurs noms fait le tour des collines : Gaspard et… Balthazar.

Aux plaisanteries sournoises on leur demandent où est Melchior ;

ils ne répondent pas…

Ils sont deux et non trois ; parfois, excédés, le soir, du doigt,

ils montrent aux entêtés trois étoiles qui scintillent.

Ce sont les Trois Rois ou Orion pour les savants.

Pour eux, ce groupe d’étoiles est l’Horloge du Berger…

S’ils sont deux, c’est que le troisième n’a pu venir…

On finit par leurs ficher une paix… Royale ;

ils sont braves, de fameux bergers, leur chien,

un corniaud aussi original qu’eux,

répond au nom de Bravo, rien de plus, rien de moins…

ZulmaFile le temps, les saisons se succèdent…

Balthazar épouse Zulma des Cigalières, vaillante comme le soleil.

Peu à peu, l’abri déjà agrandi est organisé, bâti plus largement.

L’oliveraie est plantée…

Les années passent, aucun « pitchoun » ne vient jouer dans leur vie ;

Zulma console son homme en disant :

« Tu verras, Baltha, nous aurons cette joie, un jour ».

Un matin, au levé du jour, arrive celui qui va combler ce manque.

C’est un gaillard aux cheveux bruns, un grand chien blanc l’accompagne.

« Je me nomme Pierre Provenceau, je suis berger.

Voici Melchior, mon compagnon.

Avez-vous du travail pour moi ? » C’est franc et net.

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Ils sont tout retournés, Zulma et Baltha :

« C’est le ciel qui t’envoie, Pierre . 

Notre berger ne revient pas pour l’estive, si tu le veux, la place est à toi ».

Pierre sourit, accepte, reste timidement dehors.

Balthazar le prend aux épaules.

«  Allez, viens petit, tu as faim ? Viens, toi aussi, mon beau ».

Cette invitation s’adresse à Melchior sagement assis…

Les deux invités suivent le Maître .

Zulma s’empresse à préparer la soupe ;

y a beau temps qu’une jeunesse n’est pas venu s’asseoir à leur table…

ce n’est que du bonheur.

Elle ne se lasse pas de regarder Pierre .

la réserve du jeune homme lui plaît ;

silencieusement, elle remercie le ciel.

Un Pierre Provenceau, un Melchior,

enfin ils vont pouvoir lui donner toute cette tendresse.

Le bonheur rentre chez Balthazar et Zulma,

un ange en ballade le lui confirme au fond de son cœur,

merci, merci, Bonne Mère. Le tic-tac de l’horloge accompagne le repas ;

ils mangent silencieusement,

Melchior a terminé l’écuelle généreusement servie par Zulma.

« Pierre, tu viens des collines ? » demande Baltha.

Aussitôt, il regrette sa question ;

ce dernier a fermé les yeux, son visage souriant se voile,

comme le soleil derrière les nuages, puis se reprenant :

« Oui, je viens des collines… » et s’apprête à se lever.

« Eh ! où vas-tu, petit, reste voyons, tu es le bienvenu,

excuse-moi, ton regard parle pour toi ;

tu es ici chez toi au Mas Balthazar ».

Zulma et le Maître respecterons le silence de Pierre, plus jamais,

il ne sera question de savoir d’où il vient.

à suivre...

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"Le Mas Balthazar"

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