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LES" EVEILLEURS  d' ESPERANCE"
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2 juin 2010

Brice raconte

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 Je la rencontre un matin d’été. Venant d’arriver, je musarde en bord de mer. Comme un feu follet, elle surgit de nulle part. Elle me bouscule en riant, accompagnée d' un drôle de chien gris et blanc tout ébouriffé. En un instant, je suis ébloui de rires.

- « Oh, pardon; Lui, M’sieur. J’ t’avais pas vu ».

Devant moi, dansant sur place se tient un petit bout de fille toute rigolote.

- « Je m’appelle Lilaë , lui... c’est Bill-Chien. Tu te promènes ?

Son regard d’un bleu mauve me séduit. Par jeu, je réponds :

- « Brice, pour vous servir gente Demoiselle ».

Elle bat des mains, ravie. Puis, se penche vers le chien et lui susurre : « T’entends Bill ? c’est un vrai ! ».

Je me demande : un vrai quoi ? et lui pose la question.

- « Ben, un trou… un trou… j’arrive pas à le dire. Où t’as mis ton chapeau de velours ? » rétorque-t-elle.

Surpris, je réfléchis à toute vitesse. Voyons, un chapeau… de velours ? J’y suis.

- « Tu veux dire un troubadour ? ».

- « Oui, t’as trouvé ».

J’ai une drôle d’allure pour un troubadour ; pieds nus sur le bord de la plage,

les cheveux en bataille…

Bref ! les enfants voient des choses que nous, adultes, ne soupçonnons même pas.

Mais on ne m’a jamais pris pour un Troubadour !

 

Quelle drôle de petite fille, elle m’intrigue.Nous nous asseyons au pied des roches, elle niche sa menotte brunie dans ma main, me regarde bien en face, me dévisage presque en penchant un peu la tête.

- « Dis donc où t’étais ? çà fait longtemps que j’attends moi. Tu t’souviens pas ? ».

Devant mon signe de dénégation ,déçue elle me jauge du regard, caresse Bill, puis bondit sur ses pieds nus.

- « Allez viens, on verra plus tard, j’ te réveillerai ».

Je n’en reviens pas. Je suis pourtant bien réveillé. Autour de nous, les gens vont et viennent. Personne ne fait attention à nous. Lilaë babille.

Soudain, ses paroles m’interpellent :

- « Tu sais Brice, les enfants savent tout. On oublie quand on grandit, y faut pas. C’est bien d’garder les cadeaux qu’on apporte en arrivant sur Terre…Pour les r’trouver, tu t’assois dans un coin tranquille. Tu fermes les yeux. Puis tu dis : Chut et respire doucement. Comme çà, tes bavardages du dedans s’arrêtent.

Sans bouger, tu ouvres les yeux au bout d’un moment.

Faut pas faire de geste…tu regardes, c’est tout…

Là, t’en reviens pas… Y’a quelque chose de changer. Pourtant çà à l’air pareil…T’as r’trouvé ton regard lumière qu’ t’avais oublié.Il t’ouvre les portes cachées, soulève les voiles qui éteignent les lumières-couleurs. Le ciel est beau, c’est tout clair, çà brille partout. Faut être patient. Va pas trop vite. C’est comme un trésor que t’as cherché.Il était tout près. Tu le croyais perdu…Tu savais pas qu’ t’avais la clé, c’est tout.

Doucement, t’entends des sons qu’ tu connais pas ! C’est beau… Essaie… Tu verras !!… ».

Tout en marchant, nous arrivons en bout de plage.

vide_R40445Sans façon, elle m’invite, dans le jardin de son paradis. C’est une maison de pêcheur en bordure de l’océan, la maison de sa marraine. Bill, épuisé, s’endort sous les tamaris. Lilaë se tait. Pensive, assise dans un fauteuil, elle semble bien loin d’ici.

Elle plonge son regard dans le ciel semblable à ces yeux.

Un autre visage transparaît dans cet abandon. Un visage auréolé de sagesse, de tendresse.

Où est le lutin bondissant, espiègle de ce matin ?

Qui es-tu Lilaë : Fée ? Messagère ? Peut-être les deux.

 D’où vient-tu enfant Sage ? Je m’interroge ainsi.

Le pépiement des oiseaux s’apaise. C’est l’heure de la sieste.

Lilaë s’est endormie en une pose alanguie…

A mon tour, gagné par la douceur de l’air, le parfum des roses, je glisse dans une torpeur légère.

Dans cet espace de demi-sommeil, je suis bien, bien.

Le Temps s’étire à l’infini. Je suis aérien…

je largue les amarres. Je navigue en douceur, sur l’ondoiement du ciel !

Oui, oui, je suis matelot du firmament…

Je perds ma conscience éveillée. Une autre vigilance émerge de mes profondeurs. Ce que je ressens est indescriptible. Les mots de tous les jours sont bien pauvres pour exprimer mon émerveillement.

Je traverse de multiples mondes et c’est très agréable.

Ce qui me surprend c’est de me sentir encore plus éveillé que dans mon corps terrestre.

Léger comme une plume, je m’étire à l’infini comme les nuages. Les couleurs-lumières sont sublimes. Je ne me vois pas de corps, pourtant j’en ai un, ténu, aérien, pure énergie.

Si je le veux, je peux me fondre dans le Tout. J’entends une voix qui est au-delà de l’Infinitude me dire « N’oublie pas, tu est Conscience, Conscience…. ».

Le mot se répète, vibre, m’imprègne…..Pourvu que je ne l’oublie pas !!!…

tpays015

à suivre......

Tableau maison de Peter Motz

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