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LES" EVEILLEURS  d' ESPERANCE"
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3 juin 2010

Mélya

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4c02089c1c411abb3fe424f2c3dbb8b2Un bruit étouffé me tire de mon sommeil. J’ouvre les yeux. Le jour baisse, la lumière est moins vive.

- « Flûte, c’est pas vrai, j’ai dormi tout ce temps ».

- « Eh, oui, tout ce temps. Bienvenue chez nous ».

La voix est douce et pétillante à la fois. Du coin de l’œil, j’aperçois un pied nu qui se balance, une jambe fine. Je me lève très gêné.

Une jeune femme assise dans un fauteuil me sourit.

Vêtue de blanc, auréolée par ses cheveux roux, elle se moque gentiment. Je le vois à son regard.

Elle se lève d’un geste souple. Je me sens gauche quand nous nous serrons la main.

- « Je suis Mélya Hélios, la Mareinefée de Lilaë ».

- « Et moi, Brice Sourano ».

Lilaë nous rejoint et s’exclame :

- « Ah ! ben dis donc, c’est toi l’ Berger des Etoiles ? C’est vrai qu’çà m’a fait bizarre quand je t’ai vu. J’sais pourquoi maintenant ».

Je répète :- « Berger des Etoiles ? Pourquoi - « T’sais pas, c’est vrai ? » insiste Lilaë.

- « Non, je ne suis pas berger Lilaë même des étoiles ! ».

Je n’y comprend rien, cela me laisse perplexe.

Heureusement pour moi, Mélya prend la parole.

- « Soyez le bienvenu . Je vous attendais. Mon ami Damien vous a annoncé si je puis dire ».

- « Damien ? Damien Lepassant ? çà fait une éternité que je l’ai vu.

Que fait-t-il ici ? ».

- « I’s’balade comme toi » chantonne Lilaë.

- « Je suis ravie de vous accueillir. Ne soyez pas gêné. Damien passera dans la journée ».

- « Merci de me recevoir, madame ».

L’intérieur du logis est à l’image de l’hôtesse, simple et raffinée à la fois. En buvant un jus de fruit, nous devisons. Mélya discrètement fait allusion à mes études de peintre-verrier. Cela me met à l’aise.

- « C’est quoi peintre verrier ? » demande Lilaë.

A mon tour, je lui pose une question :

- « Pourquoi m’appelles-tu Berger des Etoiles ? ».

- « A cause de ton nom. Tu t’appelles Brice SOURANO ? Si tu désemmêles les lettres tu trouves : OURANOS. C’est lui le Berger des Etoiles ! t’as l’même nom… Tu comprends Brice ? c’est pas difficile ». Il me semble me souvenir d’une légende… C’est un peu vague, bien loin !…Où va-t-elle chercher tout çà ?

Sacrée Lilaë. Je me pose la même question : qui est-elle ? sous cette apparence de gamine, bavarde comme une pie, rien ne l’arrête. Rien ne la surprend.

Pourtant, elle m’émeut profondément. La petite m’interpelle :

- « Où tu dors ? ».

Au fait, je n’en sais rien… il est temps de me retirer.

Mélya intervient :

- « Vous pouvez vous installer dans « la Gloriette des Mouettes, au fond du jardin ». Tout en parlant, elle m’invite à la suivre dans l’allée éclairée par la clair de lune.

Derrière un rideau de verdure, se trouve une terrasse en contrebas. La gloriette s’adosse aux rochers.

- « Voilà, bienvenue Brice, dormez bien ».

- « Fais d’ beaux rêves Berger » murmure Lilaë.

Sitôt entré, la fatigue me tombe dessus. Je m’allonge tout habillé sur le divan.

Avant de chavirer dans le sommeil, j’entends la voix enfantine de l’enfant, loin, très loin :

- « Fais d’ beaux rêves Berger… des…Etoiles ! Berger…Berger… le mot s’estompe en douces résonances… le sommeil m’emporte !… ».

Un goût de sel, le gazouillis des oiseaux me tirent du sommeil réparateur. Béat, je m’étire.

Hier soir, je n’ai pas fermé la porte. La nuit m’a visité. Il me revient en mémoire la journée et la soirée d’hier. Je suis bien !

Je termine ma douche quand une voix claire m’interpelle, celle de Lilaë :

- « Hou ! Hou ! Berger, t’es réveillé ? ».

Discrète, elle frappe, entre sur mon invitation.

Elle saute dans mes bras pour un bisou.

- « T’as bien dormi ? t’aimes la gloriette ?…T’sais quand le ciel est en colère et qu’ l’océan fait l’ gros « d’eau », t’es entre ciel et mer ; çà passe partout. C’est chouette. » Son babillage m’amuse. Elle reprend :

- «Viens, j’ t’attends pour le p’tit déj’ avec Mareinefée ».

Je n’ai pas le temps d’enfiler des sandales. Pieds nus, en compagnie de Lilaë, nous rejoignons Mélya.

Son sourire nous accueille. Je m’attable, heureux comme un enfant, à l’aise comme si de tout éternité, je retrouve ma place.

- « T’es de la famille » chantonne Lilaë !…

Je suis bien d’accord et heureux d’être ici.

Décemment, je ne peux m’incruster ainsi. Comme si elle suivait mes pensées, Mélya y répond :

- « Brice, restez à la gloriette si vous le souhaitez ; cela nous fait plaisir. Ah ! au fait, votre parrain Damien est passé tôt ce matin. Il reviendra dans la journée ».

Damien ! Il y a quelques années, il m’emmenait en vacances. Depuis mes études, ce n’est plus possible. Nous nous rencontrons trop rarement. Quelle joie de le revoir. Mais, comment connaît-il Mélya ? Elle va et vient de son pas dansant. J’ai l’impression de la connaître depuis toujours. Pourtant, c’est la première fois que je la rencontre.Il y a comme une re-connaissance que je touche du bout du cœur. Elle est mystérieuse , parle peu, sa présence seule suffit. C’est comme si elle est de passage intemporel. Oui, comme les hirondelles qui arrivent, repartent. Et, au printemps, elles reviennent comme si leur absence ne les touchait pas. Mélya. On ne sait d’où elle vient… J’ai ce sentiment-là.

à suivre

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